Pour N° 211, Septembre 20

La différence entre le rural et l'urbain paraît moins évidente que jamais en ce début de vingt-et-unième siècle, du moins en ce qui concerne les activités et modes de vie. Mais il est vrai que l'intérêt accordé dorénavant à l'espace et au paysage, de même que le desserrement du contrôle social des villages et espaces connexes, paraissent conférer une valeur nouvelle au rural. Dans le même temps, les écarts entre le destin des générations semblent se creuser, de sorte que bien des questions de société méritent d'être posées en considérant les jeunes à part.
Face à la foule de questions qui finalement émergent, ce numéro de POUR s'est construit dans l'ordre suivant : dans une période où la question de l'insertion socio-économique paraît plus cruciale, les initiatives des jeunes en milieu rural concernent-elles préférentiellement ce domaine ? Plutôt pragmatiques ou plutôt hédonistes ? Avec quel degré d'individualité ou quelles formes de collectif ? ; alors que nombre de discours sociaux pointent à la fois l'importance et la difficulté des questions liées à la jeunesse, quels types d'acteurs et d'institutions y relaient les initiatives des jeunes ? ; le monde rural, qui, à la fois, a exercé un contrôle social pesant et confié des responsabilités aux plus jeunes à l'inverse du monde urbain (comités des fêtes par exemple), est-il donc aujourd'hui plutôt favorable, plutôt défavorable aux initiatives jeunes ? Dans des domaines préférentiels ? Ces initiatives sont-elles marquées par une spécificité rurale ? La première partie tente de préciser ce que l'on peut entendre par initiative par rapport à l'idée de jeunesse et de montrer, par des exemples, la diversité des initiatives et des rôles qu'elles peuvent jouer à un moment-carrefour des parcours de vie.
La deuxième partie s'intéresse à la réception qui est faite de ces initiatives, dans des contextes qui peuvent être éducatifs, associatifs, professionnels, dans tous les cas territoriaux. Qu'est-ce qui permet aux initiatives de se réaliser, voire, en amont, quels contextes seraient favorables à l'émergence d'initiatives chez les jeunes ? Au passage, cela conduit à examiner certains des programmes officiels d'encadrement de la jeunesse.
Enfin, la troisième partie propose un éclairage des différences territoriales, allant jusqu'à des pays d'autres continents, notamment ceux dont les médias nous disent que cela bouge du côté de la jeunesse, voire à partir de la jeunesse...