En cours de chargement...
C'est toute la question du défi presque inconscient des Lettres algériennes qui se réinventent, en arabe et en français, à travers de plus jeunes générations d'auteurs, héritiers des traumatismes et des pères fondateurs que sont Kateb, Dib, Djehar, Ouettar, Haddad, etc. Presque inconscient, car les textes des auteurs, de différentes générations, se construisent dans ce contexte des blessures et des horizons d'une Algérie de l'après massacre.
L'écrit a continué sa quête, imperturbable, à l'assaut des tabous religieux et sociaux, politiques et historiques. Parlera-t-on dans cet entre-temps de «renaissance des Lettres» ? De renaissance par les Lettres ? Car l'histoire des idées nous apprend que la Renaissance — qu'elle soit italienne pour l'Europe ou nanda égyptienne pour le Monde arabe — a commencé à sourdre à des époques où tout semblait bloqué ou livré à la violence, et précisément, dans les écrits des lettrés.
Nul doute que l'avenir de l'Algérie — sa renaissance — est déjà en germe dans les mots et les Lettres de tous ceux qu'elle inspire. Elle se manifeste dans le renouvellement des genres littéraires, entre le polar et la science fiction, le dialogue des langues, des images, des formes d'expression, des thématiques. Elle est multiforme, elle ose tous les mélanges, toutes les osmoses, toutes les extrémités.
Elle est là. Il suffit d'être aux aguets. Pour ce numéro de la revue, l'équipe de Riveneuve Continents tâche de déceler la fulgurance, si propre aux Lettres algériennes depuis Dib et les «ancêtres» dans toutes les productions actuelles.