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Anna, psychiatre rencontre Yves, écrivain alors que Louise, avocate croise Thomas, analyste d’Anna et la boucle est bouclée. Les personnages ont la quarantaine, on suit leurs chassés-croisés.
L’auteur nous propose une construction originale, des chapitres consacrés à chacun des couples se succèdent à la façon oulipienne, des combinaisons sont ainsi créées. Hervé Le Tellier signe ici un canevas captivant, un entrelacs de sentiments où l’amour est à l’honneur. Toute l’ingéniosité de ce roman réside dans la double lecture possible. Soit le lecteur n’y voit qu’une riche
galerie de portraits de femmes, amants et maris soit il y prête davantage d’attention et entre dans une véritable partie de dominos, dans une écriture soumise à des règles. Une prouesse littéraire…
Les romans de Maïssa Bey sont comme un cri, déchirants et violents, à leur manière, tant la puissance de son écriture et la colère qui l'anime sont présents.
Comme personne, elle donne la parole aux femmes d'Algérie, celles que personne n'écoute, et celles dont la voix même est niée, les oubliées de l'Histoire et du quotidien. Murmures, souffles, confidences pudiques et inquiètes, qu'elle retranscrit de sa plume poétique absolument époustouflante, et toujours empreinte de la plus grande humanité et d'un profond respect.
Ne passez pas à côté de ce livre exceptionnel d'une
grande romancière algérienne d'expression française.
Nous sommes en 1936, et alors que le nazisme renforce son emprise sur l'Allemagne, Eva est amenée à cacher dans son poulailler un jeune étudiant ayant fui les camps, qu'elle protège d'instinct, bien que ses enfants et son mari adhèrent aveuglément aux préceptes du Fürher.
Femme de labeur, comme coupée du monde et toute entière dévouée aux tâches de la ferme qui lui incombent, elle n'a même jamais eu l'occasion de réellement poser des choix, de remettre en cause le sens des évènements qui l'entourent.
C'est une femme à l'esprit pratique, pleine de bon sens.
Et pour la première
fois de sa vie, elle est responsable, ses actes peuvent sauver ou condamner un homme.
Sous la foule de questions qui l'assaillent, elle vibre, elle ressent des émotions qui la bouleversent et un monde intérieur s'ouvre à elle.
A travers ce jeune homme, elle rencontre quelqu'un qui tout simplement lui adresse la parole, s'intéresse à elle, se soucie d'elle... Une découverte.
Un somptueux roman qui avec pudeur et sensibilité dresse le portrait d'une femme qui se révèle à elle-même.
Un véritable bijou, qui n'est pas sans rappeler les plus belles pages de "l'autobiographie d'une courgette", "Alphonse" ou encore Edgar Mint, ces romans qui donnent la parole à de jeunes garçons plein de lucidité et de bon sens, mais dont le regard sur le monde est encore préservé par la naïveté touchante de l'enfance...
Charlie a 10 ans, des idées plein la tête, une curiosité de tout, un sacré bagoo et la langue fleurie des gamins des cités, qu'il mêle selon l'humeur à des termes savants glanés dans le dictionnaire. Peut être est-ce le parrainage des tours de la cité, qui
portent les noms d'écrivains célèbres. Ce sens des mots fait tout le charme du roman, et l'on ressent l'auteur profondément attaché à son personnage. Lorsque sa mère, sans papiers, est conduite dans un centre de rétention, l'univers de Charlie bascule. Sans pathos et sans facilité, sans pour autant tomber dans le militantisme, Samuel Benchetrit nous permet de partager la détresse de ce jeune garçon face à une situation intolérable. Autour d'un thème résolument d'actualité, un roman plein d'humanité et d'humour à découvrir absolument.
Parfois, il faut partir pour se retrouver, quitter les siens pour parvenir à supporter une intolérable douleur qu'on ne sait plus affronter ensemble. Ce roman aurait pu être celui d'une année étrangère, celle d'une jeune fille au pair, de sa peine à exprimer ses émotions, coupée de sa langue maternelle. Il aurait pu être celui du délicat passage à l'âge adulte, dans un corps encombrant, comme étranger à soi même. Il est plus encore. L'auteur semble page à page effeuiller une histoire qui gagne en profondeur, limpide, dense, nous entraînant avec elle, émus, inquiets... Conquis. Un roman magistral.
La vie de Marcel Frémeaux, biographie familial, chancelle lorsqu'il doit rédiger l'histoire d'un ancien membre de la résistance cheminote lilloise, dont l'engagement fait écho à celui de son père. Résistant lui aussi, il a toujours voulu rester dans l'ombre, et entre le père et le fils, parti trop tôt, l'histoire est comme inachevée. On ressort ému et grandi de ce très beau roman, riche, limpide, qui nous parle des hommes, de leur choix, et de ce qui, parfois de manière insoupçonnée, les motive.
Cette œuvre aborde avec beaucoup de justesse les mécanismes de la transmission,
de la mémoire, et nous parle, avec sensibilité et pudeur, de l'amour filial. Elle est aussi l'occasion de (re)découvrir l'auteur du magnifique "Une promesse" et de "Mon traître".
Quelle douceur émane de ce très beau roman, portrait d'une femme attachante, malmenée, avec l'âge, par une profonde dépression, qui met à mal sa santé mentale. Mauricette a 75 ans, un fabuleux sens des mots, une soif inextinguible d'apprendre et des amitiés fidèles. Mais un drame la hante, ressurgissant par bribes de souvenirs décousus, fragments de mémoire luttant pour sortir de la nuit... Le regard bienveillant que lui porte l'auteur, la reconnaissance du rôle essentiel d'un accompagnement psychiatrique dans une unité d'Armentières, le rôle de l'écriture comme exutoire: autant d'éléments qui portent ce roman touchant et plein d'humanité du côté de la lumière.
Un petit livre précieux offrant une trentaine de textes brefs célébrant les petits riens de notre quotidien.
Un arrêt sur image poétique sur des plaisirs simples de l'existence sur lesquels on ne prend jamais le temps de s'arrêter tant ils nous semblent anodins.
De courts chapitres à savourer comme une boisson que l'on boit à petites gorgées ou des mets que l'on déguste.
Les gâteaux que l'on achète le dimanche matin, l'écossage des petits pois, l'autoroute la nuit ou encore l'appel d'une cabine téléphonique deviennent des moments exceptionnels sous la plume de Delerm.
Un projet ambitieux parfaitement abouti !! Merci Monsieur Delbourg amoureux des calembours et jeux de verbe.
Voici un voyage au cœur des mots à travers le portrait décalé et ludique de 101 auteurs présentés par ordre d'année de naissance de François Villon à Raymond Devos.
Ils sont romanciers, poètes, chansonniers, chanteurs, hommes de théâtre, humoristes mais tous ont jonglé avec la langue française. L'auteur consacre équitablement à chacun après l'avoir ingénieusement surnommé trois pages dans lesquelles il évoque des éléments biographiques et illustre ses propos d'exemples
d'écriture.
Donc si vous ignorez qui a dit : "Quand on me parle d'une femme cultivée, je l'imagine avec des carottes dans les oreilles et du cerfeuil entre les doigts de pieds" ou "Professeur bègue donne répétitions" ou encore "Un gentleman, c'est un homme qui sait jouer de la cornemuse et qui n'en joue pas" plongez d'urgence dans cet inoubliable dictionnaire de littérature !
Les veilleurs Vincent Message
Oscar Nexus, veilleur de nuit a tué trois personnes dans la rue et s’est endormi sur ses cadavres.
Interné dans une clinique, il est alors pris en charge par Joachim Traumfreund, psychiatre de renom et Paulus Rilviero, policier.
L’enquête s’ouvre afin de comprendre les mobiles de l’assassin.
Après avoir isolé Nexus, nos deux enquêteurs découvrent que leur patient est un dormeur pathologique qui reprend chaque nuit le même Grand Rêve et mène une vie parallèle.
En partant d’un fait divers, ce roman nous amène bien plus loin dans l’exploration de la folie et du rêve.
Un thriller onirique passionnant, une réflexion sur la place de l’imaginaire dans notre société.
A noter aussi qu’il s’agit d’un premier roman, l’intrigue est soutenue, l’écriture de qualité, un roman prometteur pour cette rentrée littéraire.