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La figure d'Ernest de Gengenbach, telle qu'elle apparaît dans la succession de ses œuvres autobiographiques ou pseudo-autobiographiques, semble difficile à découvrir, enveloppée dans les replis d'un mythe personnel qui recouvre et masque progressivement la personne réelle de l'écrivain ainsi que son portrait. André Breton, qui le présente en 1927 pour une conférence sur " Satan à Paris), entrevoit tout de suite le double niveau d'existence de l'ex-abbé Gengenbach qu'il a rencontré à Troyes après une tentative de suicide.
" M. Gengenbach - écrit-il - portait la soutane qui ne le quittera plus, quand bien même il en vêtirait ses maîtresses, quand bien même il la donnerait à teindre aussi souvent qu'un homme change d'idées ". C'est bien là un élément profond de la vision du monde de Gengenbach que Breton désigne, un élément constant et dramatique, car sa vocation religieuse doit coexister avec un grand désir de libération, avec le projet de changement absolu, avec une passion décidément surréaliste et souvent très charnelle.
Depuis sa tentative de suicide jusqu'à sa consécration, comme évêque tantrique, sa vie singulière et souvent mythifiée, riche en rencontres exceptionnelles, ne cesse en effet d'être parcourue d'un élan constant qu'il rattache tantôt à sa foi religieuse, tantôt à son amour pour une femme, tantôt à sa vision surréaliste, qu'il définit volontiers " satanique ". " la passion qui excuse tout, et sans laquelle rien est excusé, habite - c'est encore breton qui l'affirme - le cœur de Gengenbach " et bien sûr, son écriture.