Il ne serait pas indu de dire de Laurent Galandon qu'il est le scénariste des opprimés. En seulement cinq ans, cet auteur a signé nombre d'albums dont le trait commun semble être une certaine volonté d'ouvrir les yeux du public sur le sort réservé à certaines populations ou individus.
Des enfants déportés de "L'Envolée sauvage", aux gitans de "Quand souffle le vent", en passant par les gamins des colonies agricoles pénitentiaires des "Innocents coupables" ou les ouvriers en lutte de "Lip, des héros ordinaires", Galandon aime dépeindre le sort des damnés de la terre.
Exercice périlleux auquel il se livre toujours avec une grande sensibilité, multipliant les collaborations - autour de one-shots ou diptyques, la plupart du temps. Ses dialogues minimalistes et la grande part laissée aux silences et aux émotions ont conquis le coeur du public.
Philippe Nicloux est né en 1972 à Nice.
Avec MkDeville au scénario, il dessine en 2008 et 2010 Rashomon et Otomi, adaptations de nouvelles de l'écrivain japonais Ryunosuke Akutagawa, et Tropique de l'agneau chez les Enfants Rouges.
En 2013, avec Laurent-Fréderic Bollée, il dessine Terra Australis chez Glénat, ambitieuse fresque de 500 pages consacrée à la fondation de l'Australie moderne à la fin du XVIIIe siècle.
En 2018 arrive la suite, Terra Doloris. Entre-temps, les deux complices ont publié Matsumoto en 2015, consacré aux agissements de la secte japonaise Aum qui perpétra les attentats au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995.
En 2019, il dessine avec Olivier Balez le tome 2 des aventures du groupe Prospero sur un scénario de Noël Simsolo, toujours chez Glénat.
Enfin, il rencontre Laurent Galandon qui lui propose Babylone, une histoire co-écrite avec Frank Giroud, qui lui donne l'occasion d'assouvir un vieux rêve : dessiner un thriller d'aventure dans la plus pure tradition des séries d'action franco-belge.