En cours de chargement...
Drapeaux et fourches, marches et contremarches : du XVIe au XIXe siècle, des révoltes contre la gabelle aux troubles quarante-huitards, le soulèvement épisodique, débonnaire ou sauvage, terrifiant ou dérisoire, constitue la seule expression collective de la France campagnarde. Yves-Marie Bercé présente ici la plus longue durée des insurrections paysannes. Dans le fait divers et la chronique, il retrouve la permanence des gestes et des rites, les cérémonies symboliques de la violence, l'attente utopique des pauvres, l'antagonisme sourd de la ville et du plat pays.
Et l'enjeu même de ces révoltes sans espoir : au son du tocsin, pendant trois siècles, elles ont tenté de protéger le monde menacé, bientôt perdu, des solidarités communautaires.
La révolte face aux impôts
L’historien Yves Marie-Bercé a voué sa carrière à l’analyse des révoltes et contestation à l’encontre du pouvoir au cours de l’époque moderne.
Cet ouvrage de référence s’attache à analyser les mécanismes de la révolte paysanne au XVIIe siècle, moment d’affirmation de la fiscalité et du pouvoir royal. C’est une étude érudite mais néanmoins facile d’accès qui nous donne à voir la manière dont la communauté paysanne se révolte contre l’étranger, symbolisé ici par l’arrivé des impôts et receveurs royaux (les fameux « gabelous »). En somme, cet ouvrage donne à voir la manière dont une société paysanne tente de résister au processus d’affirmation de l’Etat royal. On appréciera tout particulièrement l’attention donné à la matérialité de la révolte (les cris, les chants, la temporalité), rendue possible par une analyse et connaissance précise des sources. Un essentiel !