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D'un ouvrage daté des années 70, peut-on penser qu'il a encore du sens ? Oui, répondent l'éditeur et l'auteur qui ont décidé de le republier. Il continue à poser des questions qui sont les nôtres. Partant de l'hypothèse que le paternalisme est l'idéologie de l'autorité, il en indique les effets néfastes sur la conception et la pratique de l'autorité, du pouvoir, de l'Etat. Une analyse de presse effectuée sur des quotidiens à partir de 1947 montre que les notions le constituant comme doctrine au XIXe siècle (doctrine de Le Play et de ses disciples) l'actualisent encore de la même manière au XXe siècle.
Mais il a pris la forme d'une idéologie implicite. L'idéologie paternaliste suppose des niveaux hiérarchiques entre termes opposés - personne/société, dominant/dominé, protecteur/protégé, responsable/irresponsable - ; elle met en jeu des processus de domination et de dépendance. Son effet le plus marquant est de rabattre l'autorité sur le pouvoir de contrainte. La puissance des USA dans la globalisation mondiale semble donner aujourd'hui au paternalisme une nouvelle actualité.