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« Je ne suis pas un objet. Mais chaque mardi, à la radio, je parle sans tabou de sexualité, de fantasmes et d'orgasme. Je suis pratiquante et je porte le voile. J'intrigue, j'interroge, je dérange parfois. Si un objet voilé non identifié peut réconcilier l'Islam avec sa vraie nature, alors oui, je veux bien être cet objet-là. »Nadia El Bouga est l'une des rares sexologues françaises et musulmanes.
Dans son cabinet défilent des femmes et des hommes de tous milieux, de toutes cultures et de toutes confessions. Ce qui les réunit ? Le poids de la tradition, des interdits prétendument religieux et la cruelle absence d'éducation sexuelle.A l'hôpital, où elle a exercé pendant dix ans en tant que sage-femme, le constat est le même : la sexualité est un tabou. A quarante ans, cette mère de deux enfants, qui porte le voile et revendique son attachement à la République et à la laïcité, représente un Islam éclairé, féministe et humaniste.
Fille d'immigrés marocains, elle raconte l'histoire d'une jeunesse et d'une réussite française. Des villages de l'Atlas aux sex-shops parisiens, des étés au bled à la nuit de Cologne, elle démonte un par un les clichés. Pourquoi les musulmanes sont-elles aujourd'hui maltraitées ? Comment plusieurs siècles d'exégèse masculine du Coran ont-ils placé les femmes sous tutelle? Avec son mari, lui aussi féministe, Nadia El Bouga a entrepris de retraduire le livre sacré et de dénoncer ces hadiths rédigés à nulle autre fin que celle de soumettre.
Oui, le Prophète eut des femmes, oui les musulmanes de son époque parlaient de sexualité et oui, le Coran parle de désir, de plaisir et d'érotisme.