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Comment jouer la violence quand la violence ne joue pas ? Composer la folie quand la folie ne compose pas ? Une plongée romanesque savamment documentée au cour du spectacle à l'aube de la démocratie moderne.
Paris, hiver 1789. A la Comédie-Française, la bataille ne fait que commencer entre Rouges révolutionnaires et Noirs prudents. Depuis que le jeune Talma a créé Charles IX, attaquant de front l'Eglise et son alliée monarchique, la troupe est en émoi.
Mais dans cette époque théâtromaniaque, le spectacle ne se joue plus seulement sur scène.
Il envahit la salle, où l'émeute permet à chaque camp de se compter ; s'installe à l'Assemblée, où les orateurs rivalisent d'éloquence ; et se déverse dans la rue que la foule a durablement investie, d'insurrections plus ou moins spontanées en fêtes grandioses orchestrées par des artistes députés.
Dramaturges et comédiens, habitués à faire l'événement, sont bientôt dépassés, pressés par un public devenu plus tyrannique que le Roi déchu, un peuple triomphant de tous les pouvoirs avant d'être lui-même pris au piège de la Terreur.
Les artistes, qui avaient cru la liberté possible, devront déchanter.
Avec sa bande de théâtre, son mentor David et ses alliés Mirabeau puis Danton, Talma tiendra le cap de l'audace. Tombeur de règles esthétiques surannées, marié à une artiste riche et influente, nourri à Shakespeare, il est le tragédien iconique d'une époque tragique.