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L'Afrique pré-coloniale avait fait circuler des ouvrages et des documents écrits depuis des siècles. Autour des cercles universitaires de Tombouctou, ou auprès des talibés du Fouta-Djalon, des textes rédigés en langues africaines ont servi pour la propagation de la science, des connaissances, de la religion, et surtout des styles littéraires. Dans les Cours des " Rois du Kongo ", des Evêques érudits ont existé, au milieu d'Ambassadeurs échangés avec le Portugal ou le Vatican dès le XVIe siècle.
Sur la côte orientale, des genres spécifiques sont illustrés par Al Inkishafi que les observateurs ont comparé aux œuvres de Dante et Milton à la même période. Autour des " Missions chrétiennes ", des auteurs réputés ont diffusé des ouvrages en sotho ou en xhosa en Afrique du Sud. Des romans, des poèmes, des épopées, mais également des textes politiques soutenus par des revues et magazines. Ainsi de Chaka de Mofolo.
Depuis les indépendances, les langues majoritaires comme le swahili, le haoussa ou le lingala se propagent intensément, au point d'occuper tout l'espace des discours littéraires et culturels. Elles marquent une rupture décisive dans l'histoire du continent. Une traduction de L'aventure ambiguë en poular sous le titre Inta aanniinde signifie plus violemment encore la dynamique actuelle. L'ouvrage de Pius Ngandu Nkashama ne réunit pas seulement une somme de documents importants.
Il cherche à situer le phénomène des littératures en langues africaines dans sa fonction réelle. Il bouleverse les mythes faciles des sociétés sans écriture, et il introduit une dimension nouvelle dans les perspectives des études contemporaines.