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Un semblant de vie ajouta encore au saisissement de la scène: la cuve continuait de se vider et le buste, jusqu'alors maintenu stable dans l'élément liquide, bascula lentement vers l'avant, le front venant buter contre la paroi; le cadavre parut se tasser, rechercher une position confortable pour finalement choisir de se mettre à genoux, le bras droit, replié sur le ventre, rejoignant la main gauche tordue vers l'arrière, en une ébauche de prière.
Et quand le corps se fut figé, prostré en quelque sorte, dans sa posture originelle, la chevelure, achevant de s'égoutter, avait recouvert le visage et la plaie, et dégagé la nuque fragile. Les fines chaussures, déjetées, pointaient sous les plis de la jupe noire...
Un croquis sur feuille volante, trouvé par hasard, ouvre le champ de l'imaginaire aux divagations de cette louve dévastatrice qui pourrait bien se nicher dans le coeur de l'homme.
L'auteur combine, dans un jeu de perspectives, souvenirs d'emprunt, histoire locale et fiction romanesque. Il conduit ce récit mémoriel bien au-delà des paysages ensoleillés de l' Uzège, vers ces régions obscures où règne la tentation de s'y abîmer.