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C'est au moment où on ouvre une partition, pour la comprendre et la jouer, que tous les problèmes jaillissent : où retrouver l'oeuvre musicale originale voulue par le compositeur ? Confronté à cette interrogation, le médiateur dispose de cette partition écrite, oeuvre-objet, qui n'est qu'une transcription imparfaite de la composition imaginée et il va tenter de retrouver la pensée du compositeur à l'aide de ses propres connaissances musicales, techniques, historiques, de témoignages de contemporains et, dans le meilleur des cas, sous le contrôle du compositeur lui-même.
On a pu croire que l'enregistrement sonore par le compositeur pouvait aider à résoudre ces problèmes. Il n'en a rien été et, si cette technique n'a pas permis de répondre aux questions, au moins a-t-elle facilité la compréhension des rapports entre objectivité (les notes) et subjectivité (ce qu'il y a derrière les notes). On peut aussi se demander qui est juge de l'authenticité d'une médiation, une fois le compositeur disparu ? Peut-on faire confiance à un interprète, un ami, un témoin ? Quelles que soient ses compétences, c'est le destinataire final de l'oeuvre, l'auditeur, qui apporte une caution, temporaire, changeante, car jamais deux médiations d'une même oeuvre n'ont été semblables et, même un enregistrement n'est jamais perçu d'une manière identique.
C'est le parcours de la composition devenue une oeuvre-objet avant d'être une oeuvre-restituée, médiatisée, publique et partagée, que nous propose Henri-Claude Fantapié, chef d'orchestre, compositeur, pédagogue et musicologue, qui n'a jamais cessé de considérer l'oeuvre musicale à chacun de ses niveaux, une recherche partagée avec de nombreux collègues dans chacune des disciplines de la composition de l'interprétation, mais aussi comme auditeur.