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La Seine-et-Oise, département singulier, sans véritable centre, tire sa richesse socioculturelle de la diversité : diversité des espaces urbains ou ruraux, diversité des populations, diversité de pratiques. Au plan des activités physiques, que se passe-t-il au niveau local, dans la grande couronne parisienne, au moment où la France connaît une vague d'institutionnalisation sportive (1880-1939) ? De quelle manière les sports et les sportifs locaux échappent-ils à la domination des parisiens ? Certes l'exercice quotidien du sport est difficile pour les acteurs ; pour autant, ils ne cèdent pas systématiquement aux tentatives de colonisation de leurs espaces d'évolution et réagissent quand la pérennité de leur activité est menacée.
Par exemple, ils s'organisent face au discrédit que les organismes fédéraux jettent sur eux en cautionnant le boycott des compétitions locales ; ils s'insurgent quand la presse fédérale de la natation dévalue les performances des nageuses pontoisiennes. Leur force de réaction les amène à pratiquer autrement. Les usages locaux prennent ainsi, logiquement, une place de plus en plus prononcée. Un modèle de " sport populaire " voit le jour, il impose une autre manière de s'exercer et étalonne les vertus de la pratique physique.
L'ouvrage met en scène des hommes et des femmes ordinaires, des personnalités politiques au destin national (Dautry), des groupes sociaux (cheminots ou briquetiers) ou encore des fragments de populations (habitants des lotissements). Tous deviennent protagonistes de la diffusion d'une forme originale de pratique physique, expression de solidarités, et largement imprégnée des valeurs éducatives. Le lecteur : sportif à la recherche de ses origines, responsable culturel local, chercheur, étudiant ou amateur sensible à l'histoire du sport, trouvera, à travers cette mémoire collective mise à jour par l'auteur, de quoi satisfaire sa curiosité.