"Je ne le savais pas encore , mais il me restait très peu de temps pour profiter de cette vie que j'avais bricolée avec les outils de mon enfance et de mon adolescence".
Ainsi s'exprime le personnage principal et narrateur de La succession, Paul Katrakilis.
Loin de sa famille de doux dingues aux origines gréco-russes (ou plutôt ce qu'il en reste) en France, Paul vit de belles heures à Miami. Médecin de formation, il a choisi une tout autre voie et exerce avec passion son métier de joueur professionnel de pelote basque. Jusqu'au jour où son père meurt dans d'étranges circonstances
- un père énigmatique et distant - et qu'il décide de reprendre son cabinet. Les pages lumineuses du livre cèdent vite la place à une partie plus sombre, faite de deuils successifs. Pour autant, aucun pathos dans La succession . Juste un roman d'introspection sur la famille, ses secrets, son atavisme. Et la prose toujours aussi alerte de JP Dubois . Un ton décalé , faussement léger. Des situations parfois saugrenues. Le sourire n'est jamais loin malgré la gravité du propos. Et si l'on retrouve les madeleines de Proust que sont les vieilles mécaniques chez cet auteur que l'on affectionne, une touche d'exotisme mais aussi de poésie surprendront agréablement le lecteur. Un excellent roman!
Aprés le père
Pour notre plus grand plaisir de lecteur, Jean-
Paul Dubois revient et il est toujours aussi
mélancolique...
Il s’intéresse à la vie de Paul, installé à Miami,
trentenaire solitaire, adepte des plaisirs simples de
la vie. Si Paul a réussi ses études de médecine, il
a préféré faire carrière comme joueur professionnel
de pelote basque en Floride. Une façon de s’adonner
à sa passion qu’il entretient depuis son enfance
mais aussi le moyen de fuir une histoire familiale
lourde, pleine de non-dits et de secrets.
La mort de son père le force à revenir dans la maison
de famille et à affronter ses démons.
Jean-Paul Dubois n’a pas son pareil pour nous
plonger dans les méandres des tourmentés,
sans jamais oublier de nous faire sourire (comme
la relation entre Paul et son chien rescapé des
eaux). Le poids du passé et l’incertitude de l’avenir
plombent la vie de son personnage mais le quotidien
apporte son lot de petits bonheurs et Jean Paul
Dubois ne tombe jamais dans le pathos.
Un retour attendu et pleinement réussi.