Sauf de rares exceptions, l'érotisme occidental semble à jamais marqué par un sentiment de culpabilité - rarement avoué, certes, mais combien manifeste....
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Sauf de rares exceptions, l'érotisme occidental semble à jamais marqué par un sentiment de culpabilité - rarement avoué, certes, mais combien manifeste. Roman de l'amour charnel, À corps joie serait l'une de ces exceptions. Pour Sonia, Henriette et Rudy, et même pour Stéphanie qui croit "faire" sa vie, la quête du plaisir n'a rien de la pose ostentatoire et se passe de justifications (médicales ou philosophiques). Elle se suffit à elle-même pour être tour à tour une grâce, une drogue, un art de vivre, un culte, une épopée, une manière toute simple de mettre en question nombre de certitudes. Malgré la verdeur du style et l'audace des descriptions, on y chercherait en vain violence ou vulgarité, déplorables avortons du puritanisme dont est née la basse pornographie. Ce que nous offre en effet l'auteur de À corps joie n'est pas autre chose qu'un hymne à la beauté du corps et à la joie d'aimer, un délirant carrousel d'étreintes et de passions où l'amour s'accomplit dans le respect de l'autre.