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A la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, entre la convocation des Etats généraux et la Restauration, la France a connu l'une des périodes les plus marquantes de son histoire. Dans ce contexte extraordinairement tumultueux, les individualités les plus contrastées ont marqué le pays d'une empreinte indélébile. Parmi cette foule de personnalités, à une place peu perceptible dans ces tempêtes d'idées, ces guerres, les valses des ambitions et des opportunismes, se tient un certain Jean-Anthelme Brillat-Savarin, l'homme d'un seul livre : La Physiologie du goût.
Son ouvrage est sans cesse réédité depuis sa parution en 1825, sans cesse cité et commenté. Il est l'un des livres, sinon celui, sur lequel est basée une certaine idée de l'art de vivre dans le pays des Danton, Robespierre, Talleyrand ou Napoléon... mais qui, aujourd'hui encore, constitue une bonne partie de l'image attachée à ce pays. Cette idée, c'est la gastronomie, un art joyeux d'aimer vivre, séduire et manger.
A travers les lignes de cette biographie, à la fois rigoureuse et d'une richesse pleine de gourmandises, on touche certes du doigt la réalité d'une époque, mais aussi celle d'un homme de ce temps, qui tente de comprendre la passion qui l'environne, de réagir à des événements toujours soudains, de préserver à la fois son intégrité et celle du coin de France qu'il défend dans la tourmente des circonstances.
Bourgeois éclairé, député du tiers état, révolutionnaire modéré, juge réformateur, fuyard musicien et irrépressible amoureux de tous les plaisirs, Brillat-Savarin retrouve assurément, sous la plume de Giles MacDonoght, un statut qu'il a incarné tout au long de sa vie et qu'il a fortement contribué à bâtir : celui d'être Français.