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Ils ont pleuré, ri, tremblé de peur ou de bonheur. Mais aucun n'a oublié sa "première fois" au Festival de Cannes, mecque du cinéma mondial. Pour célébrer à sa façon les soixante-dix-ans ans du festival, l'Agence France-Presse a recueilli les souvenirs de soixante-dix acteurs, réalisateurs et producteurs du monde entier. Certains ont vu la mer à Cannes pour la première fois. Ceux qui en rêvaient et l'aimaient ont pris le train, le bus, leur vieille voiture et même passé le rideau de fer.
Un prix, une Palme a parfois changé leur vie. Omar Sy raconte avoir raté son bac pour venir sur la Croisette et Sofia Coppola être venue accompagner son père qui présentait Apocalypse Now. Claude Lelouch a profité d'une permission alors qu'il faisait son service militaire. L'acteur Tahar Rahim, qui est "un peu né à Cannes", a eu l'impression de se retrouver dans "l'oeil du cyclone". Comédienne, Nicole Garcia a vécu le temps de "l'innocence" du festival avant d'en découvrir la "grande violence" comme réalisatrice.
Le cinéaste brésilien Fernando Meirelles a eu l'impression "d'être renversé par un camion", et Jacques Doillon celle d'être "à l'usine", du matin au soir". Pour Pedro Almodovar, Cannes, c'était tout simplement "le paradis". Leur premier souvenir n'a pas toujours été le meilleur. On apprendra aussi comment un cinéaste russe - Andreï Kontchalovski - cacha la cassette de son film dans son pantalon pour passer la frontière, comment le réalisateur britannique Ken Loach fut rappelé à Cannes pour recevoir la Palme d'or alors qu'il tondait sa pelouse, ou comment le Suisse Barbet Schroeder, jeune homme sans le sou, pour sa première fois, avait pris une chambre dans un hôtel très bon marché dont les chambres étaient occupées le jour par des prostituées.
Cette saga des soixante-dix ans est illustrée par cent cinquante image, signées par les photographes de l'AFP, qui sont depuis toujours aux premières marches du Palais des festivals.