4 février 1955 : le Saint-Office condamne et interdit le bimensuel parisien La Quinzaine. Motif : ses rédacteurs sont des compagnons de route du Parti...
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4 février 1955 : le Saint-Office condamne et interdit le bimensuel parisien La Quinzaine. Motif : ses rédacteurs sont des compagnons de route du Parti communiste ; ils ont aussi fermement défendu les prêtres-ouvriers un an plus tôt, lorsque Rome a imposé la fin de cette expérience. Cette condamnation romaine fait de La Quinzaine la principale victime de la crise du progressisme chrétien. Les quelques milliers de chrétiens qui s'y reconnaissaient refusaient d'être des étrangers dans le monde moderne. Ils invoquaient leur expérience d'un monde nouveau porté par le mouvement ouvrier et la révolution communiste. On leur opposait les principes immuables du monde catholique, les plaçant ainsi devant un choix impossible qui conduisit les uns à un exil sans retour et les autres à l'affirmation paradoxale d'une double fidélité à l'Eglise et à la classe ouvrière. L'itinéraire de ces militants catholiques d'extrême gauche témoigne des problèmes de la génération de la guerre froide, prise dans une conjoncture particulièrement difficile, entre stalinisme et maccarthysme. Mais il éclaire aussi, plus largement et de manière exemplaire, le procès irrésolu entre l'Eglise et le monde moderne.
Sommaire
SITUATIONS
La question du progressisme chrétien
Un héritage contesté : Temps présent
La fondation de La Quinzaine
ENJEUX
Radioscopie de La Quinzaine
Des chrétiens staliniens ? Les équivoques de la mission
Le point critique : la doctrine sociale de l'Eglise
Mission ou chrétienté ? La condamnation de La Quinzaine
PERSPECTIVES
Un groupe d'influence : les Chrétiens du XIIIe (1945-1954)
Solidaire et critique : le père Maydieu
Le miroir de la commémoration : reflets mennaisiens du progressisme chrétien (1954-1955)