Quand Louis Destouches propose à Gallimard puis Q à Denoël son premier roman, il signe Voyage au bout de la nuit du prénom de sa grand-mère maternelle,...
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Quand Louis Destouches propose à Gallimard puis Q à Denoël son premier roman, il signe Voyage au bout de la nuit du prénom de sa grand-mère maternelle, à la fois troisième prénom de sa mère. Céline se justifie auteur sous un parapluie maternel. Il n'est pas d'autre exemple en littérature française d'un écrivain ayant choisi ainsi son pseudonyme. Et à regarder de près l'œuvre romanesque, la grand-mère et la mère occupent une place capitale, jusque dans la correspondance et les entretiens. " Si on a de tout chez sa mère, pour toutes les occasions de la Destinée ", Céline puise dans la figure maternelle le verbe et la verve, le goût de l'évasion, des trois-mâts en route pour l'infini, la féerie, le point délicat de la dentelle... Même les pires tares : l'impossibilité à jouir de la vie, le grotesque de la misère matérielle. De l'emprise à l'empreinte, l'auteur ne parvient jamais à se défaire de cette influence. Voilà ce que tend à démontrer Céline, les livres de la mère. Pour offrir, finalement, une autre image de l'écrivain sulfureux, une nouvelle lecture de l'œuvre.