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Une écriture verticale, vouée à l'abrupt, issue du vertige... Des poèmes qui se scindent en leur milieu... Des variations formelles qui feraient presque oublier le goutte-à-goutte des mots... Un "torrent-révolte" transformé en mince filet de mots... Pour dire la mort du père, Damien Paisant élime la langue maternelle jusqu'à l'épure. S'il crie une douleur, c'est avec pudeur. S'il fait entendre un chant, c'est toujours à deux doigts de se taire.
Car peu de moyens suffisent à ce jeune poète, qui a médité les leçons de Rilke et Juarroz, de Celan et de Mathieu Bénézet, pour lier le soleil à l'abîme, la perte au besoin d'élévation, la douleur authentique à un exigeant travail sur la langue. Plus que "l'intime sanctuaire / du père invisible", Cri est l'acte de naissance d'un vrai poète.