" Je suis dans le train et j'ai un poulpe à l'intérieur. Un mollusque déshydraté, lové contre mon diaphragme, attend patiemment. Bientôt il s'agite,...
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" Je suis dans le train et j'ai un poulpe à l'intérieur. Un mollusque déshydraté, lové contre mon diaphragme, attend patiemment. Bientôt il s'agite, réclame sa nourriture. Je connais ses habitudes. A dix-huit heures il diffuse son poison dans mes réseaux nerveux, sanguin, lymphatique, alors je lui cherche de l'alcool. "
Pour vaincre son addiction, Antoine décide de faire un séjour d'un mois dans une clinique spécialisée. Il découvre un inconnu - lui-même -, et comprend qu'il n'est pas seul. Ses compagnons d'infortune ? Gueules cassées, femmes plaquées, candidats au suicide, c'est la cour des miracles. Antoine apprend à les respecter. Fils de bourgeois tombé dans l'alcool, il reste pudique sur son histoire à lui. Ses rapports avec le personnel soignant sont difficiles. Médecins, psychiatres, sophrologues, infirmières, Antoine leur accorde une confiance toute relative. D'ailleurs, c'est peut-être le vrai sujet de ce récit : la confiance, et ses limites nécessaires, dans un milieu où l'individu est constamment sommé d'adhérer à un projet (de guérison) commun.
Sans jamais se départir de son humour ni de son sens critique, Thierry Vimal apporte ici un témoignage dont la sincérité force la sympathie.