En cours de chargement...
Confronté dans le cours de films plus ou moins anciens à certaines transparences, à des toiles peintes ou autres effets notoirement visibles du même type, le spectateur contemporain, habitué qu'il est à ce qu'autorisent les plus sophistiqués des modernes effets spéciaux, déclare volontiers qu'en ces endroits au moins le film est mal fait, que la procédure est grossière, vieillotte, en définitive qu'il n'y croit pas.
Majoritairement les procédures en question visent à dessiner un cadre, un décor, et il est vrai que les personnages qui sont censés s'y inscrire apparaissent souvent davantage comme se mouvant devant qu'à l'intérieur de l'espace ainsi livré, à rebours de ce que prescrivent les règles de la représentation réaliste. Les Lumière autant que Méliès en leur temps ouvraient avec le cinématographe des commencements la voie au compagnonnage obligé, sur le ruban de la pellicule, de l'être et du monde, de l'espace, que celui-ci soit au reste figuré par les cadres naturels des premiers ou les décors de studio du second.
Ce compagnonnage constitue le fil directeur de l'étude. Les décrochements observés ici ou là ne dérogent pas à la règle, mais portent une série de manières particulières d'être au monde. Ce sont ces modes d'appartenance que l'on se propose d'explorer ici, sans jamais perdre de vue pour autant le cadre relationnel général dont ils procèdent, cadre auquel est élargie la réflexion.