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Dien Bien Phu morne cuvette. Dans l'imaginaire des Français, la défaite tonkinoise figure, dans l'armoire aux humiliations, aux côtés d'Alésia ou de Waterloo. Pour toute une frange de l'opinion cédant aux facilités d'un anti-militarisme primaire, l'initiative stratégique du général Navarre est même devenue un symbole de la médiocrité des états-majors. Pourtant, les contemporains n'ont pas vécu cet événement exactement de cette façon.
Le parachutage sur ce petit village inconnu du pays thaï a même été salué comme un heureux événement, voire comme un tournant du conflit du bout du monde. Jour après jour, ce sont les réactions du monde politique et de l'opinion, en métropole, qu'Alain Ruscio a étudiées. Comment les Français ont-ils été informés de ce qui se passait dans les tranchées sanglantes d'Indochine ? Que sut l'homme de la rue de ce que vivait l'homme de la boue tonkinoise ? Quelles images des combattants des deux camps la presse, les hommes politiques, façonnèrent-ils, durant les 22 semaines de ce gigantesque affrontement ? Enfin, l'auteur a poursuivi son étude jusqu'au terme de cette guerre, la Conférence de Genève (juillet 1954).
Cette étude d'opinion, à un moment-clé de la décolonisation, montrera combien les pesanteurs étaient fortes, encore, il y a un tiers de siècle.