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Cet ouvrage est le fruit d'un débat scientifique sur les rapports entre la trilogie : droit, pouvoir et politique dans le fonctionnement des Etats. Des diverses contributions du séminaire scientifique, il en découle que les rapports ambivalents entre droit, pouvoir et politique apparaissent clairement. D'une part, le droit peut être un simple instrument du pouvoir politique dans les régimes autoritaires et autres régimes démocratiques dévoyés.
D'autre part, le droit encadre et contrôle le pouvoir et la politique dans les démocraties constitutionnelles. Au cours de ce séminaire scientifique, il est apparu que le droit est à la fois une limite et un instrument qui renforce le politique. On ne peut pas éliminer un des deux termes de cette contradiction. Le droit régit le politique et procède de la politique. D'un côté, les gouvernants sont ainsi assujettis au droit.
De l'autre, la constitution est certes le produit d'une volonté politique, mais celui qui la façonne, le pouvoir constituant est illimité parce qu'il est un pouvoir souverain, absolu. Ce rapport dialectique entre droit et politique est donc une réalité vivante en Afrique. Mais peut-on réglementer le politique, juridiciser le jeu politique en essayant de fixer ses règles ? Ce séminaire a permis aux contributeurs de faire prendre conscience aux citoyens qu'ils restent encore très dépendants du pouvoir politique ; ce qui implique qu'il faut nécessairement limiter le pouvoir politique au profit des citoyens et faciliter son exercice pour qu'il profite aux citoyens.
Enfin, le séminaire a mis au grand jour que s'il est clairement établi que le pouvoir politique est plus ou moins organisé, plus ou moins partagé, plus ou moins contraignant sur le papier, mais il existe toujours des limites et contraintes dans l'exercice du pouvoir d'Etat, quand bien même les populations n'en ont pas vraiment conscience.