Une main invisible précède le regard du lecteur et lui donne l'impression de modeler la matière du vers. C'est déjà fait, et bien fait, mais la formation...
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Une main invisible précède le regard du lecteur et lui donne l'impression de modeler la matière du vers. C'est déjà fait, et bien fait, mais la formation reste désirante et par des suspens, des syncopes, des brusqueries, des précipitations, elle est maintenue
en révolte contre elle-même. Les mots ne sont pas plantés dans la poésie : ils remuent, tressautent, veulent un peu plus d'amour ou d'attention. Les voilà qui dressent des organes inattendus, projettent des figures inconvenantes, cherchent l'accouplement avec l'œil qui les touche. Il faut que lire comme écrire soient une tâche organique... Bernard Noël, janvier 2005