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En 1492, Askia Al Hadjj Muhamed interrogeait Muhamed Al- Magill sur la pax islamica dans son pays, religieusement et culturellement si hétérogène. Le souverain africain posa un logos, dont le sens ne se situe pas forcément dans les réponses du savant algérien, mais dans le besoin de religion en droit. Ainsi se créa et se perpétua la chaîne de transmission du besoin de raison en religion, invitant les pouvoirs politiques et spirituels du Sud du Sahara islamique à s'occuper -comme disait Kant- de la religion dans / sur les limites de la [simple] raison.
Ce parcours traduit une foi réfléchie en Islam, laquelle a fondé l'universel d'un local. Ses textes fondateurs se situent entre le 15ème et le 20ème siècle. Ces mêmes textes, localisés entre la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Mali, le Niger et le Nord du Nigeria actuels, reconstituent une préoccupation et une expérience africaines, axées sur des questions demeurées entières : la préservation d'une culture politique démocratique, consensuelle et plurielle.
Ce besoin de religion qui s'exprime en un besoin de philosophie porte les linéaments d'un esprit des Lumières et dont les thèmes abordent la paix, l'hospitalité et l'autonomie, la convivialité intellectuelle inter-confrérique, la diplomatie religieuse et enfin un oecuménisme abrahamique entre l'Islam et le Christianisme.