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Le 3 octobre 2008 éclatait l'un des plus gros scandales politico-judiciaires belges, avec l'annonce du démantèlement de Fortis dont l'action, depuis des décennies, était considérée comme l'investissement du bon père de famille. La chute du bancassureur, présidé par Maurice Lippens et dirigé par Jean-Paul Votron, débouche alors sur une instruction pénale qui durera plus de dix ans, au terme de laquelle le parquet de Bruxelles annonce, le 4 septembre 2020, un abandon des poursuites.
Après une commission d'enquête parlementaire, l'inculpation des principaux dirigeants et douze années de procédures judiciaires acharnées, il n'y aura donc pas de procès Fortis et les actionnaires n'ont plus que leurs yeux pour pleurer. Comment en est-on arrivé là? Qui est à l'origine de ce naufrage ? La Belgique est-elle outillée pour faire atterrir de tels dossiers juridico-financiers ? De comptes rendus de plaidoiries en révélations, Nicolas Keszei, chroniqueur judiciaire à L'Echo depuis plus de dix ans et ayant à ce titre couvert l'ensemble des procédures judiciaires de l'affaire Fortis entre 2008 et 2020, tente de répondre à ces questions.