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Proposer une autre lecture de la construction nationale dans les sociétés palestinienne et jordanienne, telle est l'ambition de cette réflexion sur les représentations — discursives ou visuelles. Cet ouvrage interroge les images de manière dynamique parce qu'elles façonnent les faits sociaux et le champ politique. Le lecteur découvrira ainsi autant de lieux-frontières où se redéfinissent le politique et ses modes d'action, en dehors du cadre restreint de la compétition pour le pouvoir ou de la représentation institutionnelle : les films et les photographies de l'humanitaire sur les réfugiés palestiniens, le paysage, l'idéologie du développement, la rencontre touristique, la muséographie ou encore les enjeux politiques de la famille et de la fonction maternelle.
Confronter des images, souvent contradictoires, d'un même lieu, d'une même pratique ou des mêmes acteurs sociaux permet de comprendre comment représenter est à la fois l'objet et le résultat d'une lutte pour définir ce qu'est le réel social et pour agir efficacement sur les enjeux de pouvoir. Et ce, particulièrement, dans les contextes coloniaux et post-coloniaux palestinien et jordanien. Ce livre réunit des chercheurs venus de plusieurs disciplines : anthropologie, sociologie, science politique, histoire sociale, politique ou encore urbaine...
Il prend donc le risque de se tenir lui aussi " aux frontières ", et ce à double titre, quand il ouvre, sous une forme que l'on jugera peut-être inhabituelle, à un questionnement personnel sur l'image et sur ses aspects formels.