Jacques Villeret - Le comique angoissé

En raison de la récente actualité, la parution de cet ouvrage, prévue de longue date, a été avancée de quelques mois. Elle constitue un hommage à un homme de cœur. César 1979 du meilleur second rôle masculin, César 1999 du meilleur acteur masculin, " con " le plus célèbre, et le plus sympathique, de France grâce à un dîner aux neuf millions d'entrées, tel était Jacques Villeret. Une " nature " comme on dit, mais une nature angoissée. Derrière chacun de ses rôles, le public sentait ses doutes, ses douleurs, son mal de vivre. Doté d'un talent qui ne fit que grandir avec les années, il était capable de passer de La Soupe aux choux à Mangeclous, de Malevil aux Enfants du marais, d'Iznogoud aux Ames grises. Jacques Villeret, c'était avant tout une carrière magistrale qui débuta au Conservatoire de Tours pour se poursuivre durant trente ans. Une carrière marquée par une pléiade de seconds rôles répartis dans bien des registres et par des premiers rôles inoubliables. Une carrière en dents de scie où, bien souvent, le théâtre compensa ce que le cinéma tardait à lui proposer. Son parcours fut ponctué de riches rencontres. Avec des cinéastes comme Yves Boisset, Claude Lelouch, Jean-Michel Ribes, Jean Becker... Avec des stars comme Louis de Funès, Yves Montand, Jean-Paul Belmondo, Gérard Depardieu. Son physique et sa maladresse l'ont amené à jouer les Français moyens et c'est pourquoi tant de spectateurs se sont reconnus en lui. Mais ce Français-là était capable de passer du drame à la comédie, du film d'auteur à la grosse production, de la fantaisie à la tristesse. Proche des autres, il ne fut jamais tout à fait comme les autres; recelant ce petit plus qui différencie le grand acteur de l'anonyme quidam. " Par sa sincérité, sa simplicité, il savait toucher nos cœurs, dans les rires comme dans les larmes. C'était un comédien d'un incroyable talent ", déclara notamment le président Jacques Chirac au moment de la disparition de celui qui jouissait de l'affection du plus large public.