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"Je me concentre sur la panoplie de cartes postales. Sophie écrit d'une colonie de vacances, à l'été 1975, d'un trait large et penché de petite fille. Je trouve un calepin. Dépassent une branche, des pétales séchés. Se suit, page après page, une succession d'herbiers. Ces fleurs font apparaître en moi la grive de mes rêves, l'oiseau de la culpabilité. Les feuilles sont datées à l'encre noire, sur chaque coin gauche, d'une écriture plus mûre.
Sous le carnet, d'autres cartes. Un fjord s'étire, blanchi de flocons, sous une brume mortuaire. L'image est paisible, appelle à plonger le regard comme pour se déverser dans l'interdit. Je la retourne. Un haut-le-coeur. Je la parcours, tremblant. Les empreintes de Sophie sont là. Elle a dû la lire, la relire un nombre incalculable de fois ; d'abord transie d'amour, puis cherchant un soupçon d'espérance à mesure que tout sombrait."
À fleur de peau
Pierre est un écorché vif, une tête brûlée à peine sortie de l'adolescence, jusqu'à sa rencontre avec Victoria.
Au fond de lui habite une colère sourde et silencieuse qui ne demande qu'à éclater.
Comment construire une vie à deux avec celle qu'il aime alors qu'il est habité par les absences. En premier lieu celle de sa mère, victime d'un féminicide alors qu'il était enfant. Un traumatisme ancré dans sa vie adulte.
Un premier roman éblouissant de maturité. Un récit incisif dans lequel l'auteur aborde les violences familiales avec justesse.
Un roman à fleur de peau. Dur mais tellement beau.
Un énorme coup de coeur.