Par sa volonté d'être le " Centre de l'Union " entre les hommes, mais aussi par sa symbolique fondée sur le modèle du Temple de Salomon ou par les...
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Par sa volonté d'être le " Centre de l'Union " entre les hommes, mais aussi par sa symbolique fondée sur le modèle du Temple de Salomon ou par les hébraïsmes qui foisonnent dans ses rituels, la franc-maçonnerie ne pouvait qu'entrer en sympathie naturelle avec le monde du judaïsme. Pourtant, les premiers francs-maçons, protestants ou catholiques, n'ont pas accepté immédiatement d'initier des " frères " juifs dans leurs loges. Et les trois siècles d'histoire de la maçonnerie ne sont pas vierges de tout préjugé antisémite, notamment en Allemagne.
Luc Nefontaine et Jean-Philippe Schreiber, enseignants de l'Université libre de Bruxelles, spécialistes respectivement de la franc-maçonnerie et du judaïsme, retracent ici le parcours complexe qui conduisit juifs et francs-maçons de la défiance au dialogue, en passant par le difficile exercice de la tolérance. Ils étudient aussi l'émergence d'un certain discours de haine qui, à partir de la fin du XIXe siècle, s'en est pris au prétendu " complot judéo-maçonnique ". A travers cette fresque passionnante, la franc-maçonnerie se révèle une extraordinaire école de fraternité, qui aura été pour les juifs le creuset social et philosophique où se préparait leur émancipation.