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Il est difficile de comprendre et d'excuser l'accueil hostile réservé par les médecins du XIXe siècle à l'oeuvre d'Ignace-Philippe Semmelweis (1818-1865). En effet, dès 1847, il apportait la preuve irréfutable de la responsabilité des accoucheurs dans la contamination des femmes en couches. Pour ne pas avoir écouté ses conseils de prévention antiseptique, des milliers de jeunes femmes et de nouveau-nés moururent de septicémie entre 1847 et 1880.
Les idées novatrices du sauveur des mères hongrois commencèrent à être appliquées au terme du XIXe siècle. Le plus étonnant dans cette Affaire Semmelweis, c'est l'existence dès la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle de travaux attestant de l'origine miasmatique de la maladie et démontrant sa transmission par le personnel médical s'occupant des accouchées. Autre fait déconcertant, toute l'Europe médicale était au courant des méthodes prophylactiques préconisées par Semmelweis dès 1848.
Pourquoi ne pas les appliquer ? Peut-être Lucas-Championnière apportait-il la réponse : Mais ne croyez pas que l'esprit des hommes ait beaucoup changé pour cela. Apportez des preuves relatives à des faits qui contrarient de vieux préjugés et vous retrouverez le même doute, la même défiance, et la même confiance en soi-même... Le résidu des vieilles doctrines est tel qu'aux expériences les mieux documentées, aux observations chirurgicales les plus prolongées on oppose la même défiance.