L'Algérie, nous y étions... Témoignages et récits d'anciens combattants

Il y aura quarante ans l'an prochain, le cessez-le-feu était officiellement proclamé le 19 mars 1962 à midi sur le terrain, en Algérie, par le général Ailleret, commandant en chef des forces armées françaises, et l'état-major de l'armée de libération nationale algérienne. Guerre " sans nom ", il aura pourtant fallu trente-sept années d'action tenace du Mouvement combattant et d'un grand nombre de citoyennes et de citoyens pour que soit enfin reconnu le caractère officiel de cette guerre d'Algérie. Durant ces quarante années, peu d'acteurs et de témoins de cette guerre sont sortis du silence. Soit parce qu'ils étaient étreints par trop de souffrances, soit parce qu'ils ne savaient comment assumer les situations dans lesquelles la guerre les avaient placés : opérations, ratissages, tortures, etc. Sans parler de ceux que les mensonges et les non-dits arrangent toujours. La guerre d'Algérie était une guerre coloniale et, comme telle, elle a non seulement produit les horreurs que toutes les guerres connaissent, mais elle a fait pire. Elle s'exerçait contre tout un peuple subissant une occupation militaire visant à maintenir son exploitation pour s'assurer de ses richesses naturelles, de sa production, de ses réserves humaines. Qui peut condamner alors ce peuple opprimé parce qu'il a relevé la tête ? En publiant ces témoignages et récits, l'Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre, son journal Le Réveil des Combattants et les éditions Graphein poursuivent la " guerre à la guerre " lancée par Barbusse.