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L'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est a célébré ses trente ans dans un climat difficile. Alors qu'elle s'élargissait aux pays indochinois et à la Birmanie (l'intégration du Cambodge est retardée en raison du coup de force du second Premier ministre Hun Sen en juillet 1997), que les observateurs étrangers reconnaissaient l'intérêt de son modèle régional et qu'elle participait activement à la réorganisation des relations internationales en Extrême-Orient, l'ASEAN subit en effet les conséquences directes d'une remise en question profonde des systèmes politiques et économiques dans la région.
Jusqu'à présent, l'Association a toujours su prouver son utilité. Prise en étau entre les crises de légitimité statonationale et les ajustements d'une mondialisation exigeante, l'ASEAN traverse sans aucun doute l'épreuve la plus sérieuse de son existence.