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La littérature portugaise écrite/publiée entre 1875 et 1915, dans ses différents genres, introduit le personnage homosexuel. Elle se fait le réceptacle, non seulement de discours médicaux qui informent la modélisation du personnage par les divers auteurs analysés, mais aussi, et surtout, d'une réalité sociale outrageusement visible : l'homosexuel/le, car considéré/e comme déviant/e, est par essence scandaleux/se.
C'est donc par son refus du silence et de l'invisibilité, ou sa sortie forcée du "placard", que naît le scandale dont va se nourrir la littérature. Nous démontrons ainsi comment la littérature lusitanienne, envisagée comme semi-périphérique au sein de "la République mondiale des lettres", s'inscrit, dans ce domaine, en parfaite synchronie avec la production des écrivains décadents français. Quant aux auteurs modernistes, ils feront la part belle à une réalité et à des thématiques queer, visant non seulement à épater le bourgeois, mais surtout à promouvoir des espaces de liberté au Portugal.
La modernité ne saurait accepter la contrainte des corps ni la répression des désirs. Le placard est définitivement ouvert. L'homosexualité, en ce qu'elle transgresse les normes et les règles de la société bourgeoise, est foncièrement moderne.