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Les investissements massifs consacrés aux systèmes d'information au cours des deux dernières décennies se sont-ils avérés avantageux, au plan de l'entreprise et au plan de la société ? Ont-ils contribué à une augmentation de la productivité, ou à une amélioration de la qualité de vie sur le lieu de travail ? Les auteurs explorent la situation paradoxale de ces vingt dernières années, marquées par une "explosion de la puissance informatique", qui a coïncidé avec un ralentissement de la croissance de la productivité globale tant en Europe et en Amérique du Nord qu'au Japon.
Comme le faisait remarquer il y a dix ans Robert Solow, prix Nobel d'économie, "l'âge de l'ordinateur est présent partout, sauf dans les statistiques de productivité". Tenter d'expliquer ce paradoxe incite à se pencher sur l'organisation interne des entreprises, et sur leur capacité à exploiter au mieux les extraordinaires progrès des systèmes d'information. Si la ressource première est aujourd'hui la connaissance, si le mécanisme de transfert du savoir s'impose comme source-clé de l'innovation et de la croissance, il faut trouver des formes de gestion adaptées pour tirer le meilleur parti des investissements dans les technologies de l'information.
La question porte dès lors davantage sur les hommes que sur les machines et les logiciels. Elle introduit à une réflexion sur la nécessité de changements organisationnels en relation avec les changements technologiques.