La constitution brésilienne de 1988 prévoit que soient reconnues et légalisées les terres des populations noires paysannes dont les ancêtres étaient...
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Résumé
La constitution brésilienne de 1988 prévoit que soient reconnues et légalisées les terres des populations noires paysannes dont les ancêtres étaient des esclaves fugitifs et vivaient en communautés (communautés marrons, en brésilien quilombos). Votée dans le contexte du premier centenaire de l'abolition de l'esclavage et sous la pression des mouvements militants noirs, cette disposition était surtout un gage symbolique de réconciliation nationale. Dépourvue de tout cadre réglementaire, elle ne semblait d'ailleurs pas applicable. Les quilombos n'étaient voués qu'à être d'improbables lieux de mémoire. Au début des années 1990, pourtant, des " communautés noires " affirment être les héritières des anciens quilombos et, invoquant la constitution, exigent les titres de propriété des terres qu'elles occupent.
A l'interface entre " question agraire " et " question raciale ", entre mémoire et ethnicité, au carrefour du terrain ethnographique et de l'analyse sociologique, cet ouvrage propose de suivre l'aventure au cours de laquelle l'une de ces communautés, Rio das Rãs (littéralement " Rivière des Grenouilles ") de l'État de Bahia, fut amenée à puiser dans son passé les ressources pour garantir sa survie dans le Brésil contemporain.
Sommaire
LA CONSTRUCTION HETEROGENE D'UNE QUESTION NATIONALE
L'année Zumbi
Les découvertes des communautés rémanentes de quilombo
Jean-François Véran est maître de conférence de sociologie à l'IUTB/Université de Lille 3 et membre du Groupe de Recherche sur les Croyances et les Actions Collectives (GRACC) de cette même université.
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