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Lorsque Matthieu, Luc et Marc décident de s'adresser en grec chacun à sa communauté, ils disposent déjà d'un texte commun comprenant 265 versets en araméen décrivant la passion de Jésus et sa prédication en Galilée et 250 versets de commentaires grecs commentant paragraphe par paragraphe le canevas araméen primitif. Luc, qui travaille d'abord pour Paul, le premier à porter l'évangile à Rome, est donc chargé de déjudaïser et d'universaliser le texte primitif destiné à l'origine à la communauté de Jérusalem.
Proche de la Vierge Marie, Luc nous décrit un Jésus tendre et priant, soucieux des plus petits d'entre nous, mais aussi soucieux de la mainmise des nations sur le christianisme. Son enseignement prend un ton dramatique : il n'est plus sûr que le Fils de l'homme trouve la foi sur la terre à son retour et sa dernière consigne avant la passion est de : vendre son manteau et de s'acheter une épée (Lc.
22,36). Il faut, comme Jésus, durcir sa face et attendre des jours meilleurs...