En cours de chargement...
"Nous portons en nous le déchaînement des forces de désintégration, de mort, de haine", dit Edgar Morin. Mais aussi l'amour, la fraternité et les forces du lien qui nous placent à la pointe de la lutte pathétique contre la séparation, la dispersion, la mort. Penser la catastrophe éclaire l'importance de l'amour et des relations. C'est dans ce sens que nous cherchons à nous tourner vers les arts et la communication, pour y découvrir les manifestations de la catastrophe, dévoilant l'imaginaire commun qui rattache cette notion au seul désastre.
La catastrophe se manifeste aussi dans l'irreprésentable, dans le silence, dans la non-communication, dans la désolation, dans la poétique du quotidien et dans le cours du temps lui-même. Elle s'approfondit dans les nuances du féminin, des mythes, des royaumes imaginaires et des efforts de survie post-catastrophe, comme nous allons le voir dans les articles proposés au long de cette publication. Du théâtre et de la littérature au web et au multimédia, en passant par les arts visuels, le cinéma, la photographie, les bandes dessinées et d'autres médias, nom retrouvons des expressions esthétiques ou non de la catastrophe qui constituent, en vérité, une façon de purger nos propres catastrophes internes.
Ces "extériorisations" de l'expérience de la catastrophe intègrent tout l'être humain, à condition qu'il soit vivant et conscient de sa propre mort. Nous vivons dans l'instabilité des temporalités du contemporain, dans laquelle des transformations constantes nous placent face à l'incertitude et au chaos. C'est pourquoi nous nous tournons de plus en plus vers l'art ainsi que vers la communication comme des intermédiaires de notre rapport au monde et à l'autre, dans le but de nous mettre en contact avec des expériences de vie qui rendent la vie plus supportable, comme l'indique Nietzsche dans la relation entre l'homme et l'art.