L'oeil immuable - Articles, conférences et essais sur l’art - Grand Format

Aglaja Kempf

(Préfacier)

,

Régis Quatresous

(Traducteur)

Note moyenne 
De Kokoschka, on retient surtout en France les peintures viennoises des années 1910, celles qui le rattachent à la Sécession, à Klimt et à Schiele... Lire la suite
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Résumé

De Kokoschka, on retient surtout en France les peintures viennoises des années 1910, celles qui le rattachent à la Sécession, à Klimt et à Schiele dans l'"apocalypse joyeuse" de l'empire austro-hongrois. C'est risquer d'ignorer que ce peintre bientôt exilé se sentit toute sa vie beaucoup plus proche de l'art grec et baroque, qu'il pensait sans frontière, que de tous les mouvements ponctuels et des étiquettes mortifères de la critique ; et que, loin de se contenter de capter dans des portraits d'aristocrates phtisiques une ambiance de fin de monde, il fut un inlassable objecteur de conscience, résolu à ouvrir les yeux de ses contemporains à la dimension proprement culturelle des catastrophes passées et à venir.
Le présent recueil d'articles, de conférences et d'essais remédie à ce danger en donnant la parole à Kokoschka lui-même. Cet ensemble de textes choisis en 1975 par l'auteur comme les plus représentatifs de sa pensée et de son engagement en matière d'art, est inauguré par les quelques brefs mais denses essais d'esthétique de sa jeunesse, où il énonce la conviction qu'il ne fera au fond que déplier et réaffirmer par la suite : celle du primat en art de la "conscience" individuelle de l'artiste, chargé de garder les yeux ouverts, de transmettre sa vision singulière à autrui et ainsi de mettre en forme et d'humaniser le monde.
Cette formule, où il décèle l'essence même de l'art et du concept d'humanité tel que la culture européenne l'a hérité des Grecs, il en relève ensuite l'illustration idéale chez les artistes qu'il admire - Altdorfer, Rembrandt, Maulbertsch, Van Gogh, Munch... - et la faillite complète chez ceux qu'il pourfend avec une férocité constante : les artistes abstraits à partir de Kandinsky, responsables selon lui du bannissement de la figure humaine et du monde hors de l'art, et donc complices d'un appauvrissement de notre expérience qui aurait concouru aux atrocités du XXe siècle.
C'est que les prises de position de Kokoschka excèdent amplement la discussion esthétique. S'élargissant aux dimensions d'une critique culturelle, elles font retour sur des moments-clefs de l'histoire de l'Europe - théâtre selon lui, depuis les guerres médiques, d'un affrontement permanent entre les penchants humains et barbares de l'homme - pour détecter des tendances de fond et mieux agir sur le présent.
Le peintre se distingua en effet par son action dans le domaine de la pédagogie, documentée dans la troisième partie par les textes issus de son expérience d'"Ecole du regard" à Salzbourg de 1953 à 1964, dans laquelle il offrit à plusieurs centaines de jeunes gens de leur apprendre à "voir de leurs propres yeux". La quatrième partie, enfin, retrace quelques étapes décisives de son propre parcours et réaffirme les principes qui guidèrent notamment son oeuvre de portraitiste, d'allégoriste, de dessinateur et même de scénographe.
C'est dire que ce volume, révélant l'écrivain, inconnu en France, qui double le peintre Kokoschka, enrichit l'expérience d'une peinture novatrice qui sut réactualiser la tradition pour penser le présent, tout en méritant d'être rangé parmi les ouvrages remarquables de la Kulturkritik du XXe siècle.

Caractéristiques

  • Date de parution
    16/04/2021
  • Editeur
  • ISBN
    978-2-85035-028-3
  • EAN
    9782850350283
  • Format
    Grand Format
  • Présentation
    Broché
  • Nb. de pages
    454 pages
  • Poids
    0.712 Kg
  • Dimensions
    16,3 cm × 20,1 cm × 3,1 cm

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L'éditeur en parle

Mettre en forme une réalité, telle est la vocation de l'homme. A cette pensée, Oskar Kokoschka sera, semble-t-il, resté fidèle sa vie durant, avec une conviction et une force de conviction inentamables. A travers l'expérience du front lors de la Grande Guerre, l'effondrement de son Autriche-Hongrie natale, les voyages, la saisie de ses toiles "dégénérées", l'exil, la Seconde Guerre mondiale, la naissance d'une gouvernance globale, la menace nucléaire : l'Autrichien, comme il se surnomme, qui fut surtout un Européen au sens fort et un témoin du siècle, n'a cessé d'affirmer le primat de la vision individuelle et spirituelle de l'artiste, chargé de donner forme à la figure humaine et à son monde.
Ces écrits sur l'art en témoignent. De sa première conférence de portraitiste sur la conscience des visions, dans la Vienne des années dix, à son Hommage d la Grèce à la fin des années soixante, en passant par son oeuvre de pédagogue dans son Ecole du regard et sa célébration des sommets de l'esprit que furent pour lui l'art grec, les fresques de Pompéi, le baroque de Bohême, Rembrandt, Maulbertsch, Van Gogh, Munch ou encore Liebermann, le peintre ne se sera voulu ni plus ni moins que l'héritier et le continuateur d'une tradition qui est pour lui celle de l'humanité même, et en regard de laquelle tout l'art non figuratif ne serait qu'un tribut versé à notre aliénation à la technique, aux politiques totalitaires et à la pensée désincarnée.
Ses analyses sont érudites, radicales ; elles se veulent une défense et illustration de la culture à l'heure de la crise de la culture. Kokoschka y rejoint les penseurs du vingtième siècle, donc de notre présent.

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