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Comment, pendant plus de cinq siècles, les dirigeants de Rome ont-ils pu assurer l'unité d'un vaste empire s'étendant de l'Ecosse actuelle aux confins du désert arabique ? Une réponse est apportée par des orateurs de la fin du IIIe siècle de notre ère, originaires d'Autun en Gaule, auteurs de discours rassemblés dans le recueil des Panégyriques latins. Cette étude en propose une relecture inédite de ces modes de communication entre les représentants d'une communauté civique et les autorités impériales.
Dans cet échange mélangeant enjeux administratifs et rituels de cour, convaincre le prince passait par une utilisation habile de la rhétorique de l'éloge. Héritiers de traditions élaborées en Orient à l'orée du Principat, les panégyristes éduens montrent leur maîtrise du genre, appelé " discours d'ambassade ", mobilisé pour formuler des requêtes officielles ou défendre les intérêts locaux. Dans la stratégie persuasive à l'oeuvre, les fleurs de rhétorique, loin de n'être que de vaines paroles, révèlent une multitude d'informations sur la vie municipale, l'évergétisme, la culture des notables, les rituels du pouvoir et bien d'autres choses encore.
En dernier lieu, ces discours révèlent l'existence, au sein de l'Empire, d'un phénomène unique dans l'histoire, produit d'un mélange subtil de pratiques administratives et de tractations diplomatiques entre les cités et le pouvoir central. Le dialogue noué dans le cadre de la " diplomatie intérieure ", source de compromis et d'équilibre entre ces deux échelons de gouvernement, a joué un rôle essentiel dans la cohésion de l'imperium Romanum.