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Le territoire, cette histoire faite géographie, se recompose, connaît des configurations mouvantes et incertaines mais perdure. Essayer d'en saisir les formes contemporaines appelle une perspective complexe susceptible de rendre compte des multiples processus de construction qui actualisent les formes et les dynamiques territoriales. Mais si le territoire apparaît comme un processus, il est aussi projet et donc politique.
Au service de l'homme, cette politique devient une "anthropolitique" selon le terme popularisé par Edgar Morin. Cependant, la première exigence d'une intelligibilité complexe du territoire réside dans la pluralité des points de vue qu'on porte sur lui. Cette pluralité apparaît ici dans les thématiques abordées par les contributions l'engagement et la pratique de l'élu local, les limites du leadership territorial, la comparaison entre les approches scientifique et poétique du territoire, les spécificités de l'île comme territoire et les mutations des identités professionnelles liées aux recompositions territoriales.
Elle réside aussi dans leur nature : témoignages fondés sur l'expérience vécue et textes plus académiques. Au coeur de cette diversité s'exprime "l'essentielle hétérogénéité de l'être" évoquée par le poète A. Machado et donc aussi celle des territoires que nous construisons et qui nous construisent.