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Bouleversante histoire sur l'amour d'une enfant pour sa mère aux lisières de la folie, ce roman d'une grande justesse nous entraîne dans le cercle infernal de la violence familiale... Très jeunes, Emilie et son frère Jean-Baptiste sont confiés à leur grand-mère maternelle et leur tante qui habitent un manoir au Croisic. Pendant que leurs parents sont en Inde - père ingénieur et mère prof de maths - ils vivent l'enfer auprès de l'aïeule richissime, folle, et de la tante alcoolique tout aussi maltraitante.
Le seul espoir d'Emilie, c'est l'arrivée de sa mère idolâtrée pour Noël et l'été. Quand ses parents reviennent, Emilie a douze ans. La famille s'installe à Paris. Là, derrière l'apparence lisse d'une famille bourgeoise, le véritable enfer commence : la mère admirable se révèle un monstre : manipulatrice, violente, humiliante... un monstre au visage charmant. Dans cette existence où les parents entretiennent une relation malsaine (le père bat la mère, qui l'insulte), Emilie se protège en se réfugiant dans les études et dans le piano.
Très douée, elle passe les concours avec succès, promise à une belle carrière... jusqu'à ce que sa mère lui brûle volontairement la main la veille d'un concours important. Son frère, lui, devient dyslexique, est en retard à l'école. Quant au père, il est indifférent quand il n'ajoute pas sa violence à celle de la mère, puis il finit par quitter la maison. La violence se poursuit sur plusieurs années, conduisant à la constante révolte d'Emilie et à la chute de Jean-Baptiste dans une dépression que nul ne voit.
Emilie à son tour le maltraite par moments, avant de se reprendre (cycle habituel dans les fratries violentées). Le cercle vicieux semble sans fin. Jusqu'au drame... Alors Emilie quitte sa mère en acceptant de partir en pension. Elle ne reverra sa mère que vingt ans plus tard, dans le vieux manoir où elle n'a plus remis les pieds depuis son enfance.
Une belle découverte.
La Danse de la Tarentule a été une lecture très plaisante.
Claire Blanchard parvient à nous raconter une histoire pour le moins difficile avec un style qui nous la rend presque personnelle.
L’attachement à la petite Émilie a été immédiat pour moi.
Élevée avec son jeune frère par sa grand-mère et sa tante, aussi pieuses que teigneuses l’une que l’autre, elle ne rêve que du retour de ses parents, pour enfin reprendre une vie de famille normale.
Une vie que ses souvenirs d’enfants lui promettent idéale. Sa mère, son soleil, sa fierté, sa référence...
Pourtant, le jour où le rêve se réalise, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que les lointains souvenirs étaient pour le moins mensongers.
Violences familiales, haine, inter et intra, générationnelle, cercle vicieux d’un calvaire écrit dans l’ADN des bourreaux, mais malheureusement aussi dans celui des victimes.
Et pourtant, grâce à la plume de l’auteure, le lecteur ne se transforme à aucun moment en voyeur.
Le fait d’écrire l’histoire d’après les yeux et avec la voix d’Émilie y est pour beaucoup, donnant vraiment la sensation de l’écouter raconter son histoire et de la regarder grandir au fil des pages.
Le roman est à la fois terriblement plein de douleurs et incroyablement débordant d’espoir.
La toute fin est elle-même à cette image, et on en ressort chamboulé et apaisé.
Les thèmes sont traités avec naturel et sans surenchère. Elle présente ces cycles de violence de manière très simple et sincère, et le texte déborde d’humanité et empathie.
Un livre qui plaira à tous, précisément parce qu’il touchera tout le monde.
À lire, pour découvrir Émilie, et pour entendre tout ce qu’elle a à nous dire.