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Une vieille maison dont il ne reste rien aujourd'hui, un coin de chambre, un rideau levé sur un jardin en contrebas — une image familière mais, un matin, l'espace d'un instant, l'impression d'"une chose nouvelle, surgie de la nuit, un paysage sans passé ". "Je me suis enfin décidé à écrire un petit essai sur la grâce", annonce l'auteur dans son prologue. Délicate tâche ! Les instants de grâce qu'il évoque, chacun les a connus, mais "en parler relève presque de l'impudeur".
L'auteur s'y risque pourtant. Ces instants, il les décline, tente de les retenir, et en vient au constat qu'ils sont autant de commencements. Joseph-Antoine d'Ornano aime à rappeler qu'il est entré, un jour, "par effraction" dans la peinture. Ses tableaux proposent un Ailleurs lumineux, qu'il peuple souvent de petites silhouettes "laissées éparses" dans des paysages de brume et de nuages. Autant de moments de grâce ?