La légende de Siegfried - D'après le Seyfrid à la peau de corne - Grand Format

édition revue et augmentée

Note moyenne 
Le redoutable Siegfried est l'archétype du héros et le protagoniste principal de la Chanson des Nibelungen. Puissant, sauveur d'une princesse et détenteur... Lire la suite
17,00 €
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Résumé

Le redoutable Siegfried est l'archétype du héros et le protagoniste principal de la Chanson des Nibelungen. Puissant, sauveur d'une princesse et détenteur d'un fabuleux trésor, il est l'incarnation de la bravoure et son nom est synonyme de tueur de dragon. Claude Lecouteux a décelé dans les légendes germaniques deux sagas oubliées, le Seyfrid à la Peau de Corne et la hibrekssaga of Bern. L'auteur dévoile dans ces deux récits fondateurs l'origine même du mythe de Siegfried.
Traduction unique d'un éminent spécialiste, ce récit jusqu'alors inaccessible au public possède un important contenu légendaire venant combler les lacunes de la Chanson des Nibelungen. Dans un monde peuplé de nains, de dragons et de géants, nous allons suivre son aventure. Cette nouvelle édition, augmentée d'illustrations originales, relate la jeunesse du héros, l'enlèvement de Kriemhild par un dragon et révèle comment Seyfrid la retrouve et la délivre avant son retour à Worms.

Caractéristiques

  • Date de parution
    01/12/2015
  • Editeur
  • Collection
  • ISBN
    979-10-95451-00-6
  • EAN
    9791095451006
  • Format
    Grand Format
  • Présentation
    Broché
  • Nb. de pages
    160 pages
  • Poids
    0.28 Kg
  • Dimensions
    13,5 cm × 20,0 cm × 2,1 cm

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L'éditeur en parle

La Légende de Siegfried d'après le Seyfrid à la Peau de Corne et la Þiðrekssaga af Bern Entretien avec monsieur Claude LECOUTEUX Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Je suis professeur émérite à la Sorbonne (Paris IV), médiéviste et germaniste. Pouvez-vous définir votre travail et votre champ de recherche ? J'explore le monde des mentalités du Moyen Age en suivant quatre axes : les êtres de la mythologie populaire, les croyances touchant aux morts et à la mort, les mythes, contes et légendes, la magie.
D'où vous vient cette passion des mythes ? Et quels auteurs ou chercheurs vous ont influencé ? Elle me vient de la lecture de la collection " Contes et légendes " (Nathan) quand j'étais enfant. Exceptée l'aire médiévale européenne, êtes-vous passionné par d'autres mythologies ou champs de recherches ? Par les mythologies égyptienne et arabe, cette dernière ayant fourni maints thèmes et motifs aux traditions narratives occidentales.
Dans la chanson, le héros, contrairement aux protagonistes habituels des récits chevaleresques, est certes puissant mais violent et têtu. Il prône l'action sur la réflexion. Pourquoi l'auteur de l'époque nous décrit-il un personnage si peu sympathique ? A nos yeux d'hommes modernes il nous semble ainsi, mais au Moyen Age on avait une autre opinion ; pour cette époque, Seyfrid est tout simplement un homme de caractère.
Prédateur parfait, le dragon possède ici un comportement humain. Loin d'être l'âge de l'ignorance, le Moyen Age nous réserve encore beaucoup à découvrir. Or, le thème de la métamorphose (loup, dragon, cygne, etc.) se retrouve dans le récit, et certains de vos ouvrages parus chez d'autres éditeurs, et elle est fortement présente à l'époque contemporaine de la chanson. Que symbolise-t-elle dans la chanson alors que la métamorphose et les monstres font partis intégrantes des peurs de l'époque ? La Chanson mélange différents niveaux de sens : elle prend le dragon comme animal monstrueux, comme symbole du mal et comme hybride puisqu'il est le fruit d'une métamorphose.
C'est l'adversaire idéal et le tuer est une épreuve qualifiante, celle qui fait de vous un héros. La richesse est récurrente dans le texte. Seyfrid obtiendra un trésor, le nain Eugel est richement vêtu, Kuperan s'habille d'une armure d'une grande valeur pour combattre le héros. Par ailleurs, de nombreux objets magiques sont présents et décrits. Quel est l'objet magique qui se démarque le plus de la chanson selon vous et pourquoi ? C'est le trésor dont la Chanson a réduit très fortement le caractère merveilleux.
La cape folette en fait partie puisque c'est l'attribut de son gardien. Préférez-vous le héros Seyfrid à la Peau de Corne ou le Siegfried de la Chanson des Nibelungen ? Je crois qu'on ne peut les comparer, presque 300 ans séparent ces deux textes, le goût du public a évolué. Seyfrid est plus authentique que Siegfried dont le caractère mythique a été largement gommé par l'auteur de la Chanson. Le nain Eugel se voit maltraité par le héros, saisi par les cheveux et jeté.
Le Nain, pourtant indispensable à la quête du protagoniste, prend ici une dimension que l'on pourrait qualifier de grotesque ou de comique. La patience n'est pas le point fort de Seyfrid. Existe-t-il à votre connaissance d'autres textes avec un héros au caractère si affirmé ? Dans les textes du XVe siècle, bien des héros sont violents, je songe ici par exemple au moine Ilsan dans le Jardin des Roses : il n'a rien a envier à Seyfrid ! Il rit de voir que sa barbe égratigne les joues de la belle Kriemhilde quand il l'embrasse ; et Dietrich von Bern crache le feu quand il est en colère...
Les géants paraissent dans le récit hiérarchisés et cultivés, vivant comme un peuple parfaitement défini et soumis à l'autorité d'un chef. Kuperan a sa propre demeure, converse avec Seyfrid et fait preuve de réflexion, s'armant d'une meilleure armure et d'une meilleure arme pour l'affrontement. Mais, toutefois, il est animé de sentiments contraires à la chevalerie, faisant preuve de félonie. Cette difformité par la taille démesurée démontrerait-elle donc le caractère et la nature maléfiques des géants ? Ou cette caractéristique servait-elle exclusivement à démontrer la force du héros qui lui est opposée ? D'un côté, leur rencontre est une épreuve souvent initiatique et qualifiante, de l'autre tous les géants ne sont pas nuisibles ; il faut distinguer entre divers types : le géant anthropophage, le géant chevaleresque, la grosse brute qui tue tous ceux qu'il rencontre, le géant portier, interchangeable avec des bêtes monstrueuses, etc.
Nous constatons la perte de la foi en ces créatures merveilleuses décrites dans la chanson mais aussi dans notre univers quotidien. L'être humain ne croit-il donc plus au divin et au surnaturel, contrairement à quelques exceptions comme les Islandais ? Voltaire déjà parlait du désenchantement du monde et de la mort des fées ! Mais les croyances ont la vie dure et tout ce qui touche aux grands invariants de la pensée humaine - mon domaine de recherche ! - n'a pas disparu.
Si le divin a peut-être reculé, le surnaturel est omniprésent. Un dernier mot pour nos lecteurs ? Mon but est de faire connaître une époque et une culture aujourd'hui en péril bien qu'elle alimente films, romans, BDs et jeux de rôle. Seyfrid est en quelque sorte un ambassadeur car son histoire trouve ses racines dans les mythes et les légendes, ouvrant ainsi la porte au rêve et à l'imaginaire. Merci Professeur LECOUTEUX Propos recueillis par Cédric GREGOIRE.

À propos de l'auteur

Biographie de Claude Lecouteux

Claude Lecouteux est professeur émérite de littérature et de civilisation du Moyen Age à l'Université de Paris IV-Sorbonne et Docteur en Etudes Germaniques. Mondialement connu, il est l'auteur de plus d'une trentaine d'ouvrages.

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