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La montagne Sainte-Victoire participe à cette incessante transformation du paysage et du regard qui s'opère au XIXe siècle. Parce qu'elle intervient dans cette fréquentation de la lumière, elle apparaît comme un laboratoire où se mettent en place de nouvelles formules, comme un élément-clé, sinon fondateur, du paysage provençal. Loin du sublime des Alpes, c'est par sa monumentalité sereine, sa force d'apparition, son éclat, que la Sainte-Victoire a conquis les peintres provençaux - notamment Constantin, Granet, Loubon, Grésy, Guigou, Monticelli...
- généralement épris de stabilité. L'anthologie offerte ici illustre la prise de possession de la montagne par les artistes et leur défi à diversifier la vision. Accompagnant le lecteur dans cette quête du sacré dont la montagne est le support, l'auteur se livre à un démontage complexe des œuvres - à la fois plastique et symbolique - pour en faire découvrir le sens. La lecture alchimique qu'il donne de la démarche cézannienne apporte une autre dimension à la production consacrée à la Sainte-Victoire.
Désormais, les artistes du XXe siècle, engagés dans le défi de sa représentation, ne pourront la percevoir qu'au travers du filtre cézannien plus ou moins avoué, de sorte que peindre la Sainte-Victoire sera une manière de s'affronter à la fois à la montagne et au maître qui l'a immortalisée. Aussi, La montagne Sainte-Victoire, un atelier du paysage provençal de Constantin à Cézanne, se propose d'être un jalon utile dans la connaissance d'un motif essentiel à la création du maître d'Aix.