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La démocratie est en crise et le pays se fissure. Le débat public se crispe sur l'identité nationale, les valeurs républicaines et la laïcité tandis que la participation électorale décline... Les chaînes d'information en continu et nombre de leaders politiques dénoncent à tout-va la tyrannie des minorités ethniques ou religieuses ; et se lamentent de la perte de l'autorité de l'Etat. Le processus de fabrication de la nation et de formation des jeunes citoyens semble bloqué.
Mais, quelle est la pertinence de ce diagnostic ? Les solutions proposées par les mêmes sont aussi simplistes que chimériques : un retour à l'école de la IIIe République et une police renforcée, plus nombreuse et plus agressive. Dans cet essai de fond, fruit de travaux de recherche menés depuis dix ans auprès des adolescents en France et en Europe, Sebastian Roché dessine une réalité sociale bien plus complexe.
Il montre que les contacts quotidiens avec les agents de deux grandes institutions - l'Ecole et la Police - sont la clé essentielle de compréhension, et creusent le malaise de notre jeunesse. L'instruction publique n'est plus la matrice d'une culture civique partagée, elle ne convainc que les gagnants de la compétition scolaire, laissant les perdants sur le bord de la route. Et la police, de son côté, par ses contrôles d'identité discriminatoires, bloque la formation d'un sentiment national chez les enfants des zones pauvres et des minorités ethniques...
Et si l'Etat tel que nous le connaissons était le poison et non l'antidoté à la crise que nous traversons ? Pondéré mais incisif, Sebastian Roché nous donne enfin des éléments scientifiques pour transformer notre monde, et nous aider à faire de nos enfants de nouveaux citoyens.