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Depuis l'ouverture des frontières en Europe dans les années 1990, l'horizon du paysage est mis à l'épreuve. Fixé comme une photographie dans la culture visuelle, le paysage devient un écran-mémoire et fait résonner une tradition picturale à travers ces "photo-mémoires" (cinéma, photographie, installation). Fixer un horizon signifie s'interroger sur sa place dans l'espace par la façon de visualiser le paysage.
Trois micro-histoires permettent d'interroger les limites de leur horizon : les Pays-Bas, comme un village en Europe, dont l'archéologie du paysage interroge une idéologie à l'épreuve, entre ouverture et fermeture ; l'Espagne, comme une nation divisée, montre les traces de la mémoire de la guerre civile et en sauvegarde quelques fantômes dans les paysages ; l'ex-Yougoslavie, comme un paysage-déraciné, est un pays disparu dans une guerre transnationale, mais rendu présent par la mémoire des survivants.
Les trois pays s'inscrivent dans un tableau européen : l'espace prend forme par le paysage, témoignant du bouleversement des visions européennes et de ses horizons multiples.