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Il y a 19 ans paraissait le livre Esthétique de la photographie du philosophe François Soulages ; cet ouvrage fut traduit dans un bon nombre de langues et continue à être publié à l'étranger (2017, en Chine) et en France, la dernière édition de 2017 ayant une nouvelle Introduction. Autour de l'artiste-théoricien argentin Alejandro Erbetta, 16 chercheur(e)s, principalement d'Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili, Equateur, Mexique), mais aussi de France, ont voulu montrer, avec des exemples précis d'oeuvres et des hypothèses originales, pourquoi et comment des concepts, thèses et théories, élaborés par le philosophe français dans ce livre de 1998 et dans bien d'autres depuis, nourrissaient la pensée et la pratique de la photographie aujourd'hui.
Ainsi, le ça a été joué éclaire les photos contemporaines de famille, les corps d'artistes, les images des conflits et l'inconscient. L'imphotographiable permet de comprendre autrement les photos affectées, l'acte photographique, le réalisme et la ressemblance. La photographicité ouvre sur une esthétique du "à la fois" pour donner un sens nouveau à la photographie documentaire, à l'aller-retour, à la perte et au reste et à la création contemporaine sud-américaine.
Le sans-art pose théorétiquement un fondement à l'esthétique de la photographie comme art : il en va de l'opacité et du regard, de la création et de la cocréation. Soulages offre alors les fondements d'une esthétique de la photographie numérique.