Le roman de Nicole Dupont-Pierrart nous place dans un monde où desseins politiques et relations familiales s’entremêlent et conduisent l’héroïne, Claire, fille de la maison ducale italienne de Mantoue, dans un environnement qui lui est inconnu, celui d’un royaume de France sortant à peine du Moyen Âge. Il fallait une vision féminine pour conduire avec autant de délicatesse le lecteur dans les états d’âme d’une femme amoureuse du beau Gilbert de Montpensier, comte d’Auvergne, en un siècle où les guerres d’Italie la placent en porte-à-faux entre les intérêts des Mantoue
et ceux des Montpensier.
C’est le roman d’une historienne. Il est fondé sur de véritables faits historiques, en un siècle où les arts de la Renaissance ne font qu’à peine atteindre le Bourbonnais des Beaujeu. Le lecteur traverse les paysages si contrastés de la plaine du Pô et de la Limagne auvergnate, nichée près de ses volcans. Il accompagne aussi les rêves amoureux d’une jeune femme qui découvre vite les nécessités diplomatiques d’un monde chargé d’ambitions politiques à commencer par celles du roi de France. Une belle découverte.
Intéressante découverte
Dans ce roman historique écrit dans une très belle langue riche et nuancée on peut voir prendre corps, au fil du récit, les personnages déjà présents dans la thèse précédemment écrite par Nicole Dupont-Pierrart à partir de la correspondance de Claire de Gonzague, princesse d’Aigueperse.
Le contexte historique authentique constamment présent dans la narration permet de découvrir un pan entier de l’histoire franco-italienne. Le récit de la vie de Claire de Gonzague fait renaître pour le lecteur le raffinement, la richesse et le goût artistique des cours de la Renaissance et lui permet de pénétrer au cœur d’un jeu diplomatique subtil où la princesse d’Aigueperse est amenée à servir des intérêts antagonistes.
Ce roman est source de découvertes passionnantes qui méritent d’être partagées par de nombreux lecteurs.